Le Cameroun à ce jour n’a aucune dette extérieure dont l’échéance est impayée. En d’autres termes, les créanciers du Cameroun à l’étranger n’enregistrent aucun retard dans le paiement des sommes qui leurs sont dues.
Pour balayer les soupçons d’une certaine presse qui déclarait que le Cameroun avait des retards dans le paiement de sa dette extérieure et que sa notation aurait été abaissée par certaines agences, Louis Paul Motaze s’est voulu très précis : le Cameroun à ce jour n’a aucune dette extérieure dont l’échéance est impayée. En d’autres termes, les créanciers du Cameroun à l’étranger n’enregistrent aucun retard dans le paiement des sommes qui leurs sont dues ; pas même de retard dans le versement des intérêts. En marge des réunions annuelles du Groupe de la Banque mondiale, le ministre camerounais des finances a tenu à marquer un arrêt devant la presse pour faire des clarifications importantes. Répondant à la question du journaliste s’agissant de la notation de la dette camerounaise, Louis Paul Motaze a affirmé que la dégradation durant quelques instants de la notation du Cameroun a été un malentendu qui a été très vite dissipé suite à une requête des autorités. D’ailleurs, cela n’a pas effectué la validation de la 05e revue du FMI avec le Cameroon. « Il y a eu un retard de quelques instants vis-à-vis de deux créanciers d’ailleurs mineurs, mais le problème a été vite réglé », précise Louis-Paul Motaze.
S’agissant de la dette extérieure du pays, le ministre des Finances a indiqué que le niveau de l’endettement du Cameroun reste très bas, notamment par rapport au plafond au sein de la CEMAC qui est de 70 %. « S’agissant du Cameroun particulièrement, la dette du Cameroun est à peu près de 43%, du PIB. Chacun peut avoir son idée là-dessus. En ce qui nous concerne, elle est de 43% d’ailleurs dans une sous région, la CEMAC, qui nous permet d’aller jusqu’à 70%, certains vont dire que c’est peu. Oui surtout si on compare ça à la situation d’autres pays, mais il est vrai aussi dans le même temps, que ce montant peut être bas, mais le Cameroun peut rencontrer des difficultés pour le service de la dette. C’est pour ça qu’il faut voir ce problème sous un angle beaucoup plus général, de ce dire que en tant que montant, ce n’est pas trop élevé, mais le Cameroun, s’il ne dégage pas beaucoup de recettes d’exportation, il peut avoir de temps en temps des difficultés, pour payer la dette. A l’heure actuelle, notre dette est payée. Nous payons, à ce jour nous n’avons aucun retard de paiement », soutient Louis Paul Motaze.
L’Afrique à besoin de financement
Concernant les enjeux liés à la redéfinition des principes d’engagement du FMI, qui est au cœur de ces réunions annuelles, Louis-Paul Motaze a tenu à préciser les attentes nombreuses de l’Afrique vis-à-vis de l’institut pour le financement, surtout dans un contexte international agité. Il y a deux ans, le FMI avait décidé de la réattribution des Droits de Tirage spéciaux(DDS) aux pays pauvres suite aux critiques asserbes des pays africains qui n’avaient reçu que 33 milliards de dollars sur les 650 émis pour la relance de l’économie mondiale post Covid. Une mesure dont l’application effective reste attendue. « Il y a moins de deux ans les pays du G 20, avait pris la décision pour aider les pays à faire face, aux différents chocs que le monde connaît d’allouer des tirages spéciaux. L’Afrique en a eu une part, et il est apparu très vite que la part qui est revenue à l’Afrique était faible, notamment parce que c’est l’Afrique qui avait les besoins les plus importants. C’est pour ça que la décision avait été prise, d’allouer le reste, qui avait été attribué aux pays riches dont certains n’avaient pas besoin, de les reallouer, au pays en voie de développement. Ça pouvait se faite via les Banques multilatérales de développement, donc la décision sur le plan politique a été prise, bon maintenant la faisabilité est un peu plus complexe. Nous étions aujourd’hui avec le ministre de l’Économie, à une réunion présidée par le nouveau President de la Banque mondiale, qui a dit ecouez c’est bien, mais le faire, en dehors du FMI c’est un complexe. Ce que je veux dire, pour être bref, c’est que je veux dire, c’est que sur le plan politique, les choses ont été faites, mais sur le plan technique, beaucoup reste à faire », Déclare Louis-Paul Motaze.
Toujours ce 11 octobre, Louis Paul Motaze a également représenté le Cameroun à la réunion des Ministres des finances des pays membres du Commonwealth, où il était question des enjeux climatiques, de la finance et de la dette. La délégation camerounaise profite grandement de ces assises annuelles du Groupe de la Banque mondiale pour vendre le pays comme destination pour les capitaux du monde entier et aussi appeler au financement d’un Etat pilier en Afrique centrale qui est le cœur même de la stabilité économique et politique sous régionale.
Guy Nfondop à Marrackeh