En prélude au 2e Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC) a sélectionné la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale(BDEAC) pour l’ouverture et la gestion de la ligne de financement dédiée à la réduction du réchauffement climatique dans la région.
Baptisée Fonds Bleu pour le Bassin du Congo, la ligne de financement dédiée à la réduction du réchauffement climatique – dans ce massif forestière d’Afrique Centrale – qui vient d’être attribuée à la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale(BDEAC) sera alimentée par des subventions, renouvelables chaque année d’environ 100 millions d’euros(65,59 milliards de FCFA), des partenaires comme la Programme des nations unies pour le Développement(PNUD). La Banque s’est imposée au terme d’un appel d’offre international, lancé en plusieurs phases depuis 2020, où elle a surpassé des géants comme la Banque Africaine de développement(BAD).
La BDEAC aura pour mission principale d’administrer le Fonds et de définir la stratégie de mobilisation des financements auprès des donateurs. « Elle devra ainsi gérer le pipeline de projets, en faisant le suivi et l’amélioration de leur maturité, identifier de nouveaux projets, conduire des études techniques destinées à analyser les projets bancables et les impacts socio-économiques, environnementaux et climatiques des projets à venir; respecter les orientations stratégiques de la Commission climat du Bassin du Congo et travailler en étroite collaboration avec cette dernière », apprend-on auprès de la Commission.
En fonction des modes d’intervention du Fonds Bleu, la BDEAC sera donc chargée de financer les projets, y compris dans leur phase de préparation à travers des études de faisabilité, et de réguler les relations avec le secteur privé dans le cadre de leur participation au financement des projets. La banque sollicitera ces investisseurs privés non pas au niveau de la mobilisation des fonds, mais au niveau de chaque projet en cofinancement. Autrement dit, les investisseurs publics et institutionnels seront sollicités pour abonder la ligne de financement.
Des appels au financement massif du Fonds Bleu
À quelques heures de l’ouverture du 2e Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CCBC, les Ministres des Etats membres ont lancé un vibrant appel aux institutions sous-régionales et régionales, aux partenaires au développement et à la communauté internationale, d’abonder dans le Fonds en vue de préserver les ressources naturelles du Bassin du Congo, deuxième poumon écologique mondial. Il a été également rappelé aux pays membre de s’acquitter de leurs contributions étatiques avant le lancement de la COP 26 afin de rendre opérationnel l’unité de démarrage de la CCBC.
Soutenir l’économie locale
Derrière la cause écologique du Fonds Bleu se cache aussi un intérêt économique pour la région. « Il faudrait faire en sorte qu’autour de cette initiative se construisent des projets porteurs, capables de soutenir les économies des États membres. Ainsi, les projets éligibles aux financements du Fonds bleu sont ceux qui portent sur l’amélioration des voies navigables, la construction de petits barrages hydroélectriques, le renforcement des systèmes d’irrigation des sols, le développement de la pêche, de la pisciculture, de l’aquaculture et le développement de l’éco-tourisme ».
Avec près de 220 millions d’hectares de forêt, le Bassin du Congo est considéré comme le deuxième poumon écologique de la planète derrière l’Amazonie.
Menée sous l’égide du président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguessou, lors de la COP 22, la création du Fonds Bleu avait été annoncée en novembre 2016. Un projet décidé sur la base d’un constat : la dégradation écologique de cette zone de 4 millions de km, à cheval sur plusieurs pays, et peuplée d’environ 93 millions d’habitants.
Comme décidé lors de la COP 22, douze pays africains réunis à Oyo au Congo avaient alors lancé l’initiative. Objectif : subventionner des projets qui permettront de préserver cet espace et ses 220 millions d’hectares de forêts.
Source: Courrier Confidentiel