Les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission du Bassin du Congo ont approuvé la sélection de la BDEAC comme institution financière chargée de l’ouverture et de la gestion de la ligne de financement dénommée Fonds Bleu pour le Bassin du Congo; dont l’objectif est de réduire le réchauffement climatique dans la région par les financements de projets.
Au cours d’une conférence inédites des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission Climat du Bassin du Congo (CCBC), le 30 septembre à Brazzaville, les membres ont confirmé la sélection, par la Commission, de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale(BDEAC) pour abriter le Fonds Bleu Pour le Climat. Elle a ainsi confié à la Banque l’ouverture et la gestion de cette ligne de financement dédiée à la réduction du réchauffement climatique dans la région. Il sera alimenté par des subventions, renouvelables chaque année d’environ 100 millions d’euros(65,59 milliards de FCFA), des partenaires comme la Programme des nations unies pour le Développement(PNUD). La Banque s’est imposée au terme d’un appel d’offre international, lancé en plusieurs phases depuis 2020, où elle a surpassé des géants comme la Banque Africaine de développement(BAD).
« En dépit du haut niveau de compétition avec les autres banques de développement ayant candidaté, la BDEAC s’est particulièrement distinguée par son installation au cœur du bassin du Congo, avec plus de 40 ans de connaissance de terrain, sa longue expérience de financement des projets et programmes de développement et toute son expertise qui font d’elle un partenaire de référence en la matière », apprend-on auprès de son président, Fortunato-OFA Mbo Nchama.
La BDEAC aura pour mission principale d’administrer le Fonds et de définir la stratégie de mobilisation des financements auprès des donateurs. « Elle devra ainsi gérer le pipeline de projets, en faisant le suivi et l’amélioration de leur maturité, identifier de nouveaux projets, conduire des études techniques destinées à analyser les projets bancables et les impacts socio-économiques, environnementaux et climatiques des projets à venir; respecter les orientations stratégiques de la Commission climat du Bassin du Congo et travailler en étroite collaboration avec cette dernière », apprend-on auprès de la Commission.
« En fonction des modes d’intervention du Fonds Bleu, la BDEAC sera donc chargée de financer les projets, y compris dans leur phase de préparation à travers des études de faisabilité, et de réguler les relations avec le secteur privé dans le cadre de leur participation au financement des projets. La banque sollicitera ces investisseurs privés non pas au niveau de la mobilisation des fonds, mais au niveau de chaque projet en cofinancement. Autrement dit, les investisseurs publics et institutionnels seront sollicités pour abonder la ligne de financement », apprend-on auprès de la CCBC.
Des appels au financement massif du Fonds Bleu
À quelques heures de l’ouverture du 2e Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CCBC, les Ministres des Etats membres ont lancé un vibrant appel aux institutions sous-régionales et régionales, aux partenaires au développement et à la communauté internationale, d’abonder dans le Fonds en vue de préserver les ressources naturelles du Bassin du Congo, deuxième poumon écologique mondial. Il a été également rappelé aux pays membre de s’acquitter de leurs contributions étatiques avant le lancement de la COP 26 afin de rendre opérationnel l’unité de démarrage de la CCBC.
Soutenir l’économie locale
Derrière la cause écologique du Fonds Bleu se cache aussi un intérêt économique pour la région. « Il faudrait faire en sorte qu’autour de cette initiative se construisent des projets porteurs, capables de soutenir les économies des États membres. Ainsi, les projets éligibles aux financements du Fonds Bleu sont ceux qui portent sur l’amélioration des voies navigables, la construction de petits barrages hydroélectriques, le renforcement des systèmes d’irrigation des sols, le développement de la pêche, de la pisciculture, de l’aquaculture et le développement de l’éco-tourisme ».
Avec près de 220 millions d’hectares de forêt, le Bassin du Congo est considéré comme le deuxième poumon écologique de la planète derrière l’Amazonie.
Le grand intérêt de la Banque pour le Fonds s’était déjà traduit depuis des années à travers notamment les actions menées sous le leadership de Fortunato-OFA MBO NCHAMA qui a déclaré la candidature de la BDEAC lors du Pré-Sommet du 29 juin au 1er juillet 2019 à Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis, préparatoire au Sommet de l’Action pour le Climat tenu le 23 septembre 2019 à New York et réitéré l’engagement de la Banque à de multiples autres occasions notamment la réunion extraordinaire des Ministres de la CEEAC du 7 septembre 2019 à Brazzaville ou encore la COP25 à Madrid en Espagne.
Source: Courrier confidentiel