Les membres de l’association Port synthèse s’engagent à lancer les descentes conjointes sur le terrain, avec les gouvernements, pour mettre fin aux « faux frais » et autres « motivations » versés ; alors que le Directeur général du Port de Kribi, Patrice Melon, vient de prendre la tête de cette plateforme de concertation permanente entre acteurs des secteurs portuaires camerounais, tchadien et centrafricain pour la promotion de la façade maritime du Cameroun.
Les acteurs des secteurs portuaires camerounais, tchadien et centrafricain (membres de l’association Port Synthèse), sont déterminés à éliminer la myriade de points de blocages qui alourdissent les délais de passages des marchandises vers le Tchad et la RCA, depuis les ports de Douala et de Kribi. Les syndicats des transporteurs empruntant le corridor estiment à environ 175 milliards de Fcfa les « faux frais » et les « motivations » versés systématiquement aux agents des 120 postes de contrôle érigés par la police, la gendarmerie, la douane et les agents ; que traversent les 78 000 gros-porteurs reliant le port de Douala à N’Djamena.
Devant les 59 membres de l’association Port Synthèse à Douala, le président honoraire, Cyrus Ngo’o, a tenu, d’entrée de jeu à rappeler la haute importance de la fluidité des corridors, comme un facteur essentiel de compétitivité pour les Ports autonomes de Douala(PAD) et Kribi, ainsi que tous les intervenants du secteur. Le directeur du Port autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o précise que « les corridors sont déjà suivis à travers des descentes ministérielles périodiques…».
Des descentes qui seront multipliées cette année, ainsi que de nombreuses autres mesures, pour assurer une circulation rapide. « Nous voulons accompagner le gouvernement dans le suivi des corridors. Tout ce qu’il y a comme tracasserie et tout, nous ferons, désormais, des descentes conjointes avec le gouvernement pour maîtriser les corridors. Un port fonctionne comme le cœur : le sang arrive par les veines et ressort par des artères. Donc si les marchandises n’arrivent pas pour ressortir, le port ne va pas bien fonctionner », a martelé le secrétaire général de Port Synthèse, Dieudonné Lin Onana Ndoh.
La transformation de Port Synthèse
Depuis 2019, on assiste à une véritable montée en puissance de Port synthèse. En concertation continue, les membres travaillent à la promotion de la façade maritime camerounaise. Ces 03 dernières années, l’organisation, s’est, lourdement, consolidée tant au plan des textes que financiers. « Au plan statutaire, l’assemblée générale s’est tenue 05 fois, le Conseil a tenu 05 sessions, le bureau du Conseil a eu 05 réunions; le nombre de membres est passé de 53 à 59, avec en prime des membres issus des pays frères de la RCA et du Tchad. Les commissions techniques ont tenu 03 sessions à Douala et 03 sessions à Kribi… Plusieurs rencontres tripartites se sont tenues à N’Djamena. Une rencontre tripartite a eu lieu juste après le deuxième forum tripartite. Le 3e forum tripartite a été organisé à Bangui très récemment…. Le budget de la communauté est passé de 216 millions à 338 millions de FCFA
» , déclare Cyrus Ngo’o.
Prenant la parole, le président de Port Synthèse, le Directeur général du Port autonome de Kribi, Patrice Melom, va inviter les membres du Conseil, dont les mandats viennent d’être renouvelés, de maintenir le cap, pour une plus grande attractivité de la côte camerounaise au bénéfice de tous les acteurs. « La situation financière de notre association se redresse également. Je vous engage dès à présent non seulement à maintenir les acquis, mais aussi à les renforcer. Et cela passera par une tenue régulière de nos réunions statutaires, l’entrée en fonction du système de collecte des cotisations de Port synthèse sur la place portuaire de Kribi », précise-t-il.
Il va également préciser la portée hautement stratégique de certains engagements qui méritent d’être particulièrement mis en avant. Il faudrait ainsi insister sur : « la poursuite de la dématérialisation dans nos ports, la simplification des procédures et des dispositifs de suivi des marchandises sur les corridors. L’appui permanent au gouvernement en vue de l’élimination des obstacles à la fluidité des corridors, la contribution au développement harmonieux de nos ports, et la promotion d’une façade maritime harmonisée, tant au niveau des procédures que des taxes… » , soutient-il.